dimanche 26 octobre 2008

A: Aube rouge

Phoebus se réveille sur le Soubestre


Les palombes profitent du jour naissant pour prendre la direction du Béarn

La brume de la vallée du Luy ne se dissipera que plus tard

A mon père (Espagne 1943)

AUBE ROUGE

Aube roùge bén o plouje

(aube rouge vent ou pluie)

Homme asservi, animal que l’on mène
Tes yeux me font de la peine
Seuls les lâches pleurent
Au fond de leur demeure
A sabbat, carême, ramadan,
S’ajoutent, peuple, ordre, patrie,
Kolkhozes, syndicats, phalanges et phratries

Depuis la mort de ton homme dans la forêt sombre
Veuve, ta maison devient catacombe.
J’ai vu tes enfants,
Ils jouaient entre les chars des tyrans !
Et toi vieux libéral cacochyme
Ton âge t’oblige à plier l’échine.
Sur la cheminée, ton fusil dort.
Ton pays aux mains des tyrans,
Tu attends calmement la mort.
Où sont passées tes libertés d’antan ?

A juifs, polonais, noirs et aztèques
De nos jours s’ajoutent tristement
Chiliens, espagnols, grecs, russes et tchèques.
Liberté, combien as-tu eu d’amants ?

Jeune esclave va voir le vieillard sénile
Prend son fusil et ses conseils,
Cache toi avant qu’ils ne t’exilent.
Le patriarche te dira avant son dernier sommeil :
Les tyrans te donneront du pain et des jeux,
Mais il te manquera la liberté pour être heureux.
Bats toi pour l’enfant sans père,
Pour la veuve et le vieillard qui espèrent.

Bientôt, l’aube sera rouge
Ce sera le signe du peuple qui bouge
Alors, avec son cortège de haine,
La tempête viendra implacable, soudaine.

Saint Sever Cap
20 octobre 1973

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